Le 7 septembre 1963, la cathédrale Saint-Étienne de Metz accueillait de nombreux dirigeants et personnalités politiques venus de différents pays européens. Ce rassemblement n’avait pas pour but la signature d’un nouveau traité du saint empire germanique, mais de rendre un dernier hommage à un certain Robert Schuman lors de ses obsèques.
Robert Schuman, né à Clausen au Luxembourg, dans cette région des trois frontières, est une figure emblématique de l'histoire européenne. Imprégné de la culture franco-allemande durant une période où l'Alsace-Moselle changeait régulièrement de nationalité, Schuman maîtrisait parfaitement le luxembourgeois, l'allemand et le français. Après avoir passé son "Abitur" (bac allemand) à Metz, il poursuivit des études de droit et devint avocat. Après la Seconde Guerre mondiale, il occupa divers postes importants : ministre, député de Thionville, et surtout, il fut le premier président de l'actuel Parlement européen.

Son discours du 9 mai 1950, considéré comme l'un des actes fondateurs de l'Union européenne, jeta les bases de la communauté européenne que nous connaissons aujourd'hui. Fervent catholique, Schuman fréquentait régulièrement la cathédrale de Metz, où ses obsèques furent célébrées en 1963.

Il est fascinant de constater qu’à 600 ans d’intervalle, deux figures historiques majeures de la construction européenne, Charles IV et Robert Schuman, ont été liées à la cathédrale Saint-Étienne de Metz. Charles IV, en tant qu’initiateur de la Bulle d’Or de 1356, et Schuman, par sa vision d’une Europe unie, montrent l’importance historique de cette région dans l’histoire européenne.

Attention! Pozornost! Achtung! Be careful! Opmierksamkeit! ALARM, ALARME etc. !

En regardant de plus près, comparer les monarchies et les frontières territoriales du Saint Empire romain germanique à notre actuelle CEE n'est pas exact. Le tchèquo - luxembourgeois Charles IV, Empereur du Saint Empire romain germanique, n'était pas le président d'une commission européenne moyenâgeuse dont le Luxo/Franco/Allemand, Schuman fût l'un de ses successeurs.

N’empêche que !

Du Saint-Empire romain germanique à nos actuelles institutions européennes, l'histoire nous montre que la construction européenne s'est réalisée progressivement, malgré de nombreux obstacles. Ce processus historique, loin d'être linéaire, s'est forgé à travers des alliances, des conflits et des initiatives transfrontalières. La grande région européenne, englobant le Grand-Duché de Luxembourg, la Lorraine, la Rhénanie-Palatinat et la Wallonie, illustre particulièrement bien ce parcours.

Cette région, riche en échanges économiques, culturels et politiques, a souvent été le théâtre de décisions et d'initiatives marquantes pour l'Europe. Que ce soit avec la Bulle d’Or signée à Metz sous Charles IV, ou le discours fondateur de Robert Schuman au Luxembourg, cette région incarne les racines profondes de l’intégration européenne.

Le passé démontre que l'idée d'une Europe unie est ancienne, remontant à l'époque du Saint-Empire, qui cherchait déjà à fédérer des territoires hétérogènes. Aujourd'hui, à travers la coopération transfrontalière et les échanges culturels au sein de cette grande région, nous voyons une continuité de ce mouvement historique. Les frontières, autrefois sources de division, sont devenues des ponts reliant des peuples et des cultures diverses, permettant à cette construction européenne de tracer son chemin à travers les siècles.

L’Europe ne se fera pas d’un coup, ni dans une construction d’ensemble : elle se fera par des réalisations concrètes, créant d’abord une solidarité de fait.

Robert Schuman
Les citoyens actuels de la grande région européenne ainsi que ceux de la République tchèque et slovaque pourraient ne plus avoir pleinement conscience de leurs liens historiques en tant que "cousins germains" d'un empire européen anciennement uni sous une autorité religieuse. Le Saint-Empire romain germanique, avec ses vastes territoires allant de l’actuelle Allemagne à la Bohême (Tchéquie) en passant par la Lorraine, a longtemps servi de cadre à une Europe unifiée sous une même bannière, certes imparfaite, mais aux ambitions européennes marquées.

L’évolution vers des nations modernes laïques et démocratiques a effacé certaines de ces racines communes. Pourtant, ces liens existent toujours dans l’histoire partagée, que ce soit à travers les figures emblématiques comme Charles IV, qui reliait la Bohême à l’Occident, ou les alliances dynastiques qui ont tissé des liens entre les peuples.

Aujourd’hui, bien que les identités nationales soient désormais laïques et distinctes, ces "cousins germains" partagent un héritage culturel et historique commun qui a contribué à l’émergence d’une Europe unie. Cet héritage est souvent oublié dans le quotidien des citoyens, mais il réapparaît lorsque l’on explore les racines profondes de la construction européenne. Il rappelle que l’histoire, malgré ses divisions, tend vers l’unité et la coopération.

Ne faut-il pas savoir d’où l’on vient, pour savoir ou l’on va ?

PS: Au fait , juste comme ça , histoire de ! Non loin du bordelais, dans le Périgord, des anglais y ont élus domicile ! Certains d’entre eux sont mêmes pacifiquement devenus français !

Je dis ça, je dis rien !

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